Bichi bachi
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phildemer
dede
Castor 1er de la Castille
Etienne
8 participants
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Bichi bachi
Bonjour à tous,
la fermeture en première catégorie m'a fait ranger les cannes, TER et autres, l'élastique des Vivatocs au talc, le fil à l'abri de la lumière tout cela remisé comme il se doit dans fourreau, tubes et autres protections. Mais voilà, le démon de la pèche est toujours là, lancinant, insidieux, se manifestant là ou il n'est pas attendu. Des facteurs extérieurs, la junte toujours elle, me font pencher vers les céphalopodes, ce n'est pas que je les trouve jolies ces bestioles, mais à la poêle avec une petite persillade ce n'est pas mauvais, et une nouvelle fois la junte n'appréciant que peu de déguster les arrêtes de poissons, préfère croquer ce genre de gugus, une grosse arrête pour le calamar, un os pour la sèche, quant au poulpe nous verrons plus loin que ce n'est pas gagné.
Alors comme pour la truite, après la décision de se confronter aux céphalopodes, il devient nécessaire de se renseigner, la canne ah ben oui la canne, une bonne lanceuse, c'est sur, car cette pèche se fera du bord, je n'ai pas de bateau (pour cela il me faudra attendre d'avoir le temps de m'y consacrer correctement, 5 ans et des broutilles). Donc la canne, m'étant essayé à la Daurade fin septembre, j'avais acheté une canne à buscle de 2m40, un moulinet Shimano Ci4 en 4000 et une tresse de 12% 8kg. La Daurade ne s'est pas laissé faire, commettant toutes les erreurs du débutant, pas l'esche adaptée au lieu de pèche, les moules mal présentées, le couteau pas au bon endroit, d'ailleurs le lieu de pèche s'est révélé inadapté aussi, mais bon, je passais un moment au bord de l'eau seul sur la jetée, goûtant ainsi un repos rare et bien mérité.
Mais revenons aux céphalopodes, la junte, charmante au demeurant n'ayant jamais évoqué le sujet, c'est la pire des situations quant on souhaite être agréable, car une fois engagé dans la démarche on se doit de réussir, sans quoi la déception est grande et surtout la réputation du pécheur dégringole à la manière de la confiance que le peuple pourrait avoir dans son président fraîchement élu.
La canne donc fera l'affaire, il y a bien sur des cannes spécialisées Eging, mot consacré aux céphalopodes outre manche, qui m'obligerait à me séparer de mon précieux scrotum, et pour le moment je n'y suis pas prêt. Le moulin lui est un peu gros pour ce genre de pèche, mais acquis chez Cabesto au moment des soldes, il m'était revenu moins cher qu'un 2500, d'où le choix. La tresse là aussi n'y comprenant pas grand chose, j'en ai pris une Shimano, mais je ne sais pas si c'est une 4 ou 8 brins. Ils disent sur la boite que c'est la plus belle, la plus chouette, la plus glissante, la plus tout quoi, mais aujourd'hui elle donne l'impression de ne pas être très ronde, car on constate en la regardant de près qu'elle est toute vrillée. Mauvais choix sans doute, m'enfin ça fera l'affaire.
reste le bas de ligne, un fluoro-carbonne en 28% faisant partie du stock du débutant à la pèche du bord de mer fera aussi l'affaire. Bobine finie, je m'orienterai vers un nylon plus souple et moins cassant.
Alors voilà, il faut décider du leurre, ah grande affaire, les leurres oui mais lesquels? Ah là encore la lecture est indispensable, les vidéos aussi, ventant celui là celui-ci, casse tête, surtout qu'ils ne sont pas donnés, ces trucs, je tourne, je vire comme à l'accoutumée, la maturation est digne d'un vin doux, un ambré pas autre chose, mais ça c'est pour les connaisseurs, la prochaine rencontre devrait me donner l'occasion de faire goûter aux amateurs, les autres s'en priveront avec soulagement. Donc me voilà confronté au dilemme du choix, quel leurre, plombé ou flottant, la couleur, ah ben ça la couleur, il y en a des tartines, et j'ai fini par résumer le truc mais ce raccourci s'avèrera totalement inapplicable et inefficace au bord de l'eau, et en plus de la couleur, il y a phosphorescent ou pas. Alors je tourne, je vire, je reconsulte, je revisionne, et enfin il me faut décider.
La marque d'abord, Yamashita japonnais, ce sont les spécialiste de ce genre de pèche qu'ils disent, même qu'ils essaient leur leurres sur des calamars d'élevage dans une université, ah du scientifique du rationnel, la fréquence du son des billes qui sont à l'intérieur, la couleur, en fonction du trouble, ça me décide, même qu'il y a des vidéos de ces messieurs ou un type a leur leurre et d'autres équipés autrement et il n'y a que ce type qui fait du céphalopode!.
Ce sera donc Yamashita.
Oui mais alors la couleur, il y a une vingtaine de modèles, l'un pour cela, l'autre pour ceci, et puis il y a la base (pas compris de quoi ils parlaient) et la couleur, mais alors la couleur de base et celle que l'on voit ce n'est pas pareil, après une énorme prise de tête, j'en choisi trois, un pour l'eau claire, un pour l'eau trouble et un pour le soir. Ah et il y a ce nouveau modèle avec une bavette rétractable, la pub une nouvelle fois est bien faite et je me roule dedans comme dans un sac de farine! Ah ben oui ce sont les mieux, ah c'est ça qu'il me faut, ce sera des Pion-pion. En plus de la bavette ils sont à l'envers, imitant une crevette mais la tête en bas dans le sens inverse de la nage, car les céphalopodes, calamar notamment, notion de la fameuse université japonaise, s'attaquent à la tête de leur proies, et donc mettre la tête près du panier (terme français cette fois pour désigner la structure qui sert d'hameçon) évite des ratés.
Donc me voilà décidé, Yamashita Pion Pion, r01, r05 et le dernier est un r08 si mes souvenirs sont bons. Ah pas chez Cabesto ni Riera, ni decath, ce sera internet. Livraison gratuite au delà de 60 roros, c'est parti, fichtre c'est pas donné, m'enfin que ne ferait-on pas pour un sourire juntuel!
Les voilà arrivés, et la première sortie se profile, on me prépare le pique nique et me voilà accompagné pour cette première, 16h, sortie du boulot, détour par la maison et hop, direction le port du coin. Poste de pèche qui va se révéler fréquenté par les spécialistes locaux du céphalopode. Donc le lieu est bien choisi cette fois, je ne peux pas me gourer tout le temps.
Alors la mer est plutôt calme, un peu de tramontane, et me voilà parti, je lance et je ramène façon Bichi Bachi terme japonais pour l'animation du Pion Pion, je vous laisse découvrir cette technique au combien complexe où il faut animer en moulinant de façon plutôt énergique et vigoureuse.
C'est le moment de casser la croute, aucune touche, je range le matos, bien conscient que je deviendrai pas un Eging Man en un jour. Là un retraité comme on les envie (en pleine forme) descend tranquillement de la digue où il est installé depuis un moment, le dialogue s'engage, pleins de conseils sont prodigués, trop peut-être, je n'en appliquerai correctement aucuns, difficile d'intégrer toutes ces informations qui sont assez contradictoires avec ce que j'ai vu sur le Net.
L'homme se remet en action de pèche et en fait un de belle taille sous mon nez. J'engloutis le reste du pique nique et redéblalle canne moulinet leurre et j'envoie. Sans succès bien sur, tu pèches le fond qu'il me dit, je pèche le fond ben je sais pas moi je pèche quoi!, ah une lourdeur ah peut-être, on vient m'aider, on me serre le frein ah c'est bien lourd, zut ça se décroche, plus tard je verrai une grosse méduse s'échouer à mes pieds, voilà la touche du premier soir.
Qu'à cela ne tienne j'y retourne, il est là, on se salue on cause, et tiens ce coup-ci il se passe vraiment quelque chose, je ramène, une petite sèche. Elle retourne à l'eau. Et la soirée avance; il est à 50 mètres de moi, le soleil à disparu, il fait noir, et tout d'un coup j'entends Calamar, le voisin en a sorti un!, deux minutes plus tard rebelotte Calamar, ah ben et moi alors? hein pourquoi je touche rien alors que je fais le Bachi Bichi comme j'ai vu, ou Bichi Bachi alors? ah ben zut de rezut, et c'est reparti Calamar! et encore, il en fera quatre en dix minutes!
Ah je rentre agacé, déçu, énervé, contrarié et j'en passe.
Je recompulse internet, je revoie, re-analyse le geste, remets tout en question mais visiblement pas les bonnes questions.
M'y revoilà, c'est l'après-midi, je suis sur la jetée un peu en surplomb, je Bachi Bichise au mieux, je suis accompagné, encouragé, rien n'y fait. On décide de m'abandonner pour aller chercher un pull, il fait froid, et tout d'un coup lourdeur, j'ai accroché, c'est évident je tire, c'est le frein qui déroule le fil, je resserre toujours le frein qui cède, bon je resserre franchement et là ça vient, la canne plie l'inter joue son rôle, et ça continue à venir ça dépasse le kilo largement, Poulpe, ah étonnant Poulpe? c'est une brute ce poulpe il s'entoure autour du leurre, puis il se rend, le voilà pendu, je sais que si je m'approche des cailloux qui forment la jetée, il va adhérer à la paroi et il est perdu. Bon alors l'épuisette, elle est là, bien rangée, pliée à deux mètres au dessus, et je n'ai pas le bras assez long pour l'attraper, bras court! ben Fernand, tu as le droit d'en rire, c'est cornélien, ou j'attrape l'épuisette et ma prise agrippe au caillou ou je reste comme ça avec cet olibrius au bout de la ligne. Je tente l'allongement du bras et ce qui devait arriver arriva, le poulpe s'accroche au rocher et là on peut tirer, c'est la casse assurée.
Perdu, je raconterai l'épisode quelques temps après avec 'impression de raconter qu'on a perdu un poisson énorme et que l'interlocuteur te dis oui, mais n'en croit pas un mot.
Déçu
Mais je m'accroche et y retourne plusieurs fois, Bichi Bachiant au mieux. Perdant un des leurres à l'occasion ayant accroché au fond.
Un soir je pèche à côté d'une dame qui connait bien son affaire, ayant pitié du bredouille permanent que je suis elle me donne sa sèche pêchée dans la soirée.
La fois d'après elle est encore là, et me dit un truc majeur, à l'opposé du Bachi Bichiant perfectionné que je suis: il faut y aller lentement pour la sèche, elle est lente et ne se saisit que de proies à sa portée, il faut attendre qu'elle arrive sur le leurre. Donc on attend que le leurre soit au fond (ça se sent car quand on mouline il y a de petites vibrations dues à l'irrégularité du fond), on arrête, on ferre, puis on mouline pour avoir le contact avec le leurre (ligne tendue quoi) puis on re-ferre.
J'applique, elle part, je suis seul, ce coup-ci l'épuisette est déballée à portée de main, ah je ferre et ça résiste, y'a un truc au bout ça y est j'ai compris il se passe quelque chose, mais ça ne se défend pas, non simplement un poids, comme me disait le retraité, l'impression qu'on est à vélo et tout d'un coup on t'a mis une tonne à tirer d'un coup, ben c'est un peu ça sauf pour le poids.
Je vais épuiser une sèche de 300g qui fera la joie d'un repas agréablement partagé.
Bon alors la sèche j'ai pigé, c'est clair maintenant, et ça marche et remarche, par contre je ne ferai que des petites qui repartiront grossir.
Mais le calamar alors hein, bichi bachi et autre pourquoi tant d'échec.
Re Brain Storming comme disent nos jeunes cadres dynamiques, je revisionne et tombe sur une explication d'un magasin de pèche d'Ales ou Arles je ne sais plus.
Lui explique bien la méthode traditionnelle, celle de mon retraité, explique que les sèches et les poulpes sont au fond mais les calamars sont au dessus. Il explique bien aussi que ce sont des paresseux, ils sont plutôt lents à se déplacer et donc il montre un geste pour rembobiner bien plus lent que tout ce que j'ai vu des Bachi Bichieurs spécialistes.
Mardi, après avoir remplacé mon leurre, celui qui phosphoresce pour la nuit, après avoir acheté une lampe UV pour justement qu'il phosphoresce, j'y retourne. 20 cm de vague, bien! tramontane toute légère moins de 10Km/h, rare mais bien, courant de mer vers le large, c'est ce qu'il faut sinon c'est le courant qui t'anime le leurre et capot assuré.
18h je sors du boulot étant de permanence, on finit à cette heure là dans ce cas précis, bon je passe par la maison, m'équipe en dégueulasse des fois que je me fasse glorifier par un jet d'encre rageur. Ah oui, il faut passer au rond point de l'autoroute, les jaunes sont là, encouragement par quelques coup de Klaxon, 10 minutes d'attente mais surement pas 10 minutes de perdues, et hop 20 bornes et je suis sur le poste.
Ils sont là, la dame qui m'a tant conseillée et son compagnon, conjoint, un truc comme ça, puis d'autres sur la jetée avec leur lampe, il fait noir, à 100m un autre encore. Bon ce sont les conditions qui font sortir les officionados, bonne augure. J'envoie, mais dès que le leurre est dans l'eau je mouline pour récupérer la bannière et avoir de suite le contact avec le leurre, il ne faut pas attendre qu'il soit au fond, ou alors il faut rechercher la sèche et le poulpe vous l'avez compris et la technique est alors bien différente. Et je mouline tout doux, deux ou trois coup d'animation, puis rembobinage pour avoir le contact puis lentement, lentement. Il se passe un quart d'heure à ce petit jeux, essayant à chaque lancer de varier un peu la profondeur en gérant après le lancer le temps de contact avec le leurre donnant un idée de la profondeur de celui-ci. 3secondes pour descendre d'un mètre.
Je continue, et là juste après deux ou trois animation donc à une bonne trentaine de mètre du bord, un ostrogoth m'attrape la canne, du style ah ben je te la pique en tirant sur le fil, juste après une animation ou je n'avais pas récupéré le contact avec le leurre, et puis c'est lourd je me voilà moulinant, j'ai férré, je ne sais plus, allez c'est parti le cortisol au plafond, la fréquence cardiaque qui grimpe et ce truc au bout, j'ai accroché. je resserre le frein tout en ramenant, ah ben non ça vient mou puis ça retire et redevient lourd, non, non il y a quelque chose au bout, je vous laisse la suite avec une photo.
Ah le baume au cœur est revenu, ah ben oui c'est bien ça, ah ben oui je ne pèche pas le fond, si au moins j'avais su entendre mon retraité, je n'aurais pas collectionné les capots.
Un lancer, puis un Clac, et zut le leurre est parti mais pas le fil! tant pis ce n'est pas grave le deuxième à 20 balle chaque quand même!.
Il est 21h30, je rentre, les officionados aussi, c'est la discussion avec eux, ah oui du Pion Pion, moi j'aime pas ah ben ceci, ah ben cela, ils ont tous ramené du calamar mais le mien n'est pas le leur, je ne le montrerai que plus tard à l'un d'entre eux, celui qui était à 100 mètres et qui est parti faire de la sèche au port au moment ou j'ai eu la touche. Le mien est le plus gros et de loin, tous ceux que j'ai vu faisaient une bonne quarantaine de cm, mais je vous laisse apprécier le truc visuellement.
J'y suis retourné hier, mais tram trop forte, je n'ai rien fait.
Quelques photos?
La sèche:
Le calamar de Mercredi soir: 60 cm
Sur la balance 880g
Voilà un petite histoire de pèche façon d'essayer de vous divertir pendant ce long hivers au coin du feu.
Le Bandoulier.
la fermeture en première catégorie m'a fait ranger les cannes, TER et autres, l'élastique des Vivatocs au talc, le fil à l'abri de la lumière tout cela remisé comme il se doit dans fourreau, tubes et autres protections. Mais voilà, le démon de la pèche est toujours là, lancinant, insidieux, se manifestant là ou il n'est pas attendu. Des facteurs extérieurs, la junte toujours elle, me font pencher vers les céphalopodes, ce n'est pas que je les trouve jolies ces bestioles, mais à la poêle avec une petite persillade ce n'est pas mauvais, et une nouvelle fois la junte n'appréciant que peu de déguster les arrêtes de poissons, préfère croquer ce genre de gugus, une grosse arrête pour le calamar, un os pour la sèche, quant au poulpe nous verrons plus loin que ce n'est pas gagné.
Alors comme pour la truite, après la décision de se confronter aux céphalopodes, il devient nécessaire de se renseigner, la canne ah ben oui la canne, une bonne lanceuse, c'est sur, car cette pèche se fera du bord, je n'ai pas de bateau (pour cela il me faudra attendre d'avoir le temps de m'y consacrer correctement, 5 ans et des broutilles). Donc la canne, m'étant essayé à la Daurade fin septembre, j'avais acheté une canne à buscle de 2m40, un moulinet Shimano Ci4 en 4000 et une tresse de 12% 8kg. La Daurade ne s'est pas laissé faire, commettant toutes les erreurs du débutant, pas l'esche adaptée au lieu de pèche, les moules mal présentées, le couteau pas au bon endroit, d'ailleurs le lieu de pèche s'est révélé inadapté aussi, mais bon, je passais un moment au bord de l'eau seul sur la jetée, goûtant ainsi un repos rare et bien mérité.
Mais revenons aux céphalopodes, la junte, charmante au demeurant n'ayant jamais évoqué le sujet, c'est la pire des situations quant on souhaite être agréable, car une fois engagé dans la démarche on se doit de réussir, sans quoi la déception est grande et surtout la réputation du pécheur dégringole à la manière de la confiance que le peuple pourrait avoir dans son président fraîchement élu.
La canne donc fera l'affaire, il y a bien sur des cannes spécialisées Eging, mot consacré aux céphalopodes outre manche, qui m'obligerait à me séparer de mon précieux scrotum, et pour le moment je n'y suis pas prêt. Le moulin lui est un peu gros pour ce genre de pèche, mais acquis chez Cabesto au moment des soldes, il m'était revenu moins cher qu'un 2500, d'où le choix. La tresse là aussi n'y comprenant pas grand chose, j'en ai pris une Shimano, mais je ne sais pas si c'est une 4 ou 8 brins. Ils disent sur la boite que c'est la plus belle, la plus chouette, la plus glissante, la plus tout quoi, mais aujourd'hui elle donne l'impression de ne pas être très ronde, car on constate en la regardant de près qu'elle est toute vrillée. Mauvais choix sans doute, m'enfin ça fera l'affaire.
reste le bas de ligne, un fluoro-carbonne en 28% faisant partie du stock du débutant à la pèche du bord de mer fera aussi l'affaire. Bobine finie, je m'orienterai vers un nylon plus souple et moins cassant.
Alors voilà, il faut décider du leurre, ah grande affaire, les leurres oui mais lesquels? Ah là encore la lecture est indispensable, les vidéos aussi, ventant celui là celui-ci, casse tête, surtout qu'ils ne sont pas donnés, ces trucs, je tourne, je vire comme à l'accoutumée, la maturation est digne d'un vin doux, un ambré pas autre chose, mais ça c'est pour les connaisseurs, la prochaine rencontre devrait me donner l'occasion de faire goûter aux amateurs, les autres s'en priveront avec soulagement. Donc me voilà confronté au dilemme du choix, quel leurre, plombé ou flottant, la couleur, ah ben ça la couleur, il y en a des tartines, et j'ai fini par résumer le truc mais ce raccourci s'avèrera totalement inapplicable et inefficace au bord de l'eau, et en plus de la couleur, il y a phosphorescent ou pas. Alors je tourne, je vire, je reconsulte, je revisionne, et enfin il me faut décider.
La marque d'abord, Yamashita japonnais, ce sont les spécialiste de ce genre de pèche qu'ils disent, même qu'ils essaient leur leurres sur des calamars d'élevage dans une université, ah du scientifique du rationnel, la fréquence du son des billes qui sont à l'intérieur, la couleur, en fonction du trouble, ça me décide, même qu'il y a des vidéos de ces messieurs ou un type a leur leurre et d'autres équipés autrement et il n'y a que ce type qui fait du céphalopode!.
Ce sera donc Yamashita.
Oui mais alors la couleur, il y a une vingtaine de modèles, l'un pour cela, l'autre pour ceci, et puis il y a la base (pas compris de quoi ils parlaient) et la couleur, mais alors la couleur de base et celle que l'on voit ce n'est pas pareil, après une énorme prise de tête, j'en choisi trois, un pour l'eau claire, un pour l'eau trouble et un pour le soir. Ah et il y a ce nouveau modèle avec une bavette rétractable, la pub une nouvelle fois est bien faite et je me roule dedans comme dans un sac de farine! Ah ben oui ce sont les mieux, ah c'est ça qu'il me faut, ce sera des Pion-pion. En plus de la bavette ils sont à l'envers, imitant une crevette mais la tête en bas dans le sens inverse de la nage, car les céphalopodes, calamar notamment, notion de la fameuse université japonaise, s'attaquent à la tête de leur proies, et donc mettre la tête près du panier (terme français cette fois pour désigner la structure qui sert d'hameçon) évite des ratés.
Donc me voilà décidé, Yamashita Pion Pion, r01, r05 et le dernier est un r08 si mes souvenirs sont bons. Ah pas chez Cabesto ni Riera, ni decath, ce sera internet. Livraison gratuite au delà de 60 roros, c'est parti, fichtre c'est pas donné, m'enfin que ne ferait-on pas pour un sourire juntuel!
Les voilà arrivés, et la première sortie se profile, on me prépare le pique nique et me voilà accompagné pour cette première, 16h, sortie du boulot, détour par la maison et hop, direction le port du coin. Poste de pèche qui va se révéler fréquenté par les spécialistes locaux du céphalopode. Donc le lieu est bien choisi cette fois, je ne peux pas me gourer tout le temps.
Alors la mer est plutôt calme, un peu de tramontane, et me voilà parti, je lance et je ramène façon Bichi Bachi terme japonais pour l'animation du Pion Pion, je vous laisse découvrir cette technique au combien complexe où il faut animer en moulinant de façon plutôt énergique et vigoureuse.
C'est le moment de casser la croute, aucune touche, je range le matos, bien conscient que je deviendrai pas un Eging Man en un jour. Là un retraité comme on les envie (en pleine forme) descend tranquillement de la digue où il est installé depuis un moment, le dialogue s'engage, pleins de conseils sont prodigués, trop peut-être, je n'en appliquerai correctement aucuns, difficile d'intégrer toutes ces informations qui sont assez contradictoires avec ce que j'ai vu sur le Net.
L'homme se remet en action de pèche et en fait un de belle taille sous mon nez. J'engloutis le reste du pique nique et redéblalle canne moulinet leurre et j'envoie. Sans succès bien sur, tu pèches le fond qu'il me dit, je pèche le fond ben je sais pas moi je pèche quoi!, ah une lourdeur ah peut-être, on vient m'aider, on me serre le frein ah c'est bien lourd, zut ça se décroche, plus tard je verrai une grosse méduse s'échouer à mes pieds, voilà la touche du premier soir.
Qu'à cela ne tienne j'y retourne, il est là, on se salue on cause, et tiens ce coup-ci il se passe vraiment quelque chose, je ramène, une petite sèche. Elle retourne à l'eau. Et la soirée avance; il est à 50 mètres de moi, le soleil à disparu, il fait noir, et tout d'un coup j'entends Calamar, le voisin en a sorti un!, deux minutes plus tard rebelotte Calamar, ah ben et moi alors? hein pourquoi je touche rien alors que je fais le Bachi Bichi comme j'ai vu, ou Bichi Bachi alors? ah ben zut de rezut, et c'est reparti Calamar! et encore, il en fera quatre en dix minutes!
Ah je rentre agacé, déçu, énervé, contrarié et j'en passe.
Je recompulse internet, je revoie, re-analyse le geste, remets tout en question mais visiblement pas les bonnes questions.
M'y revoilà, c'est l'après-midi, je suis sur la jetée un peu en surplomb, je Bachi Bichise au mieux, je suis accompagné, encouragé, rien n'y fait. On décide de m'abandonner pour aller chercher un pull, il fait froid, et tout d'un coup lourdeur, j'ai accroché, c'est évident je tire, c'est le frein qui déroule le fil, je resserre toujours le frein qui cède, bon je resserre franchement et là ça vient, la canne plie l'inter joue son rôle, et ça continue à venir ça dépasse le kilo largement, Poulpe, ah étonnant Poulpe? c'est une brute ce poulpe il s'entoure autour du leurre, puis il se rend, le voilà pendu, je sais que si je m'approche des cailloux qui forment la jetée, il va adhérer à la paroi et il est perdu. Bon alors l'épuisette, elle est là, bien rangée, pliée à deux mètres au dessus, et je n'ai pas le bras assez long pour l'attraper, bras court! ben Fernand, tu as le droit d'en rire, c'est cornélien, ou j'attrape l'épuisette et ma prise agrippe au caillou ou je reste comme ça avec cet olibrius au bout de la ligne. Je tente l'allongement du bras et ce qui devait arriver arriva, le poulpe s'accroche au rocher et là on peut tirer, c'est la casse assurée.
Perdu, je raconterai l'épisode quelques temps après avec 'impression de raconter qu'on a perdu un poisson énorme et que l'interlocuteur te dis oui, mais n'en croit pas un mot.
Déçu
Mais je m'accroche et y retourne plusieurs fois, Bichi Bachiant au mieux. Perdant un des leurres à l'occasion ayant accroché au fond.
Un soir je pèche à côté d'une dame qui connait bien son affaire, ayant pitié du bredouille permanent que je suis elle me donne sa sèche pêchée dans la soirée.
La fois d'après elle est encore là, et me dit un truc majeur, à l'opposé du Bachi Bichiant perfectionné que je suis: il faut y aller lentement pour la sèche, elle est lente et ne se saisit que de proies à sa portée, il faut attendre qu'elle arrive sur le leurre. Donc on attend que le leurre soit au fond (ça se sent car quand on mouline il y a de petites vibrations dues à l'irrégularité du fond), on arrête, on ferre, puis on mouline pour avoir le contact avec le leurre (ligne tendue quoi) puis on re-ferre.
J'applique, elle part, je suis seul, ce coup-ci l'épuisette est déballée à portée de main, ah je ferre et ça résiste, y'a un truc au bout ça y est j'ai compris il se passe quelque chose, mais ça ne se défend pas, non simplement un poids, comme me disait le retraité, l'impression qu'on est à vélo et tout d'un coup on t'a mis une tonne à tirer d'un coup, ben c'est un peu ça sauf pour le poids.
Je vais épuiser une sèche de 300g qui fera la joie d'un repas agréablement partagé.
Bon alors la sèche j'ai pigé, c'est clair maintenant, et ça marche et remarche, par contre je ne ferai que des petites qui repartiront grossir.
Mais le calamar alors hein, bichi bachi et autre pourquoi tant d'échec.
Re Brain Storming comme disent nos jeunes cadres dynamiques, je revisionne et tombe sur une explication d'un magasin de pèche d'Ales ou Arles je ne sais plus.
Lui explique bien la méthode traditionnelle, celle de mon retraité, explique que les sèches et les poulpes sont au fond mais les calamars sont au dessus. Il explique bien aussi que ce sont des paresseux, ils sont plutôt lents à se déplacer et donc il montre un geste pour rembobiner bien plus lent que tout ce que j'ai vu des Bachi Bichieurs spécialistes.
Mardi, après avoir remplacé mon leurre, celui qui phosphoresce pour la nuit, après avoir acheté une lampe UV pour justement qu'il phosphoresce, j'y retourne. 20 cm de vague, bien! tramontane toute légère moins de 10Km/h, rare mais bien, courant de mer vers le large, c'est ce qu'il faut sinon c'est le courant qui t'anime le leurre et capot assuré.
18h je sors du boulot étant de permanence, on finit à cette heure là dans ce cas précis, bon je passe par la maison, m'équipe en dégueulasse des fois que je me fasse glorifier par un jet d'encre rageur. Ah oui, il faut passer au rond point de l'autoroute, les jaunes sont là, encouragement par quelques coup de Klaxon, 10 minutes d'attente mais surement pas 10 minutes de perdues, et hop 20 bornes et je suis sur le poste.
Ils sont là, la dame qui m'a tant conseillée et son compagnon, conjoint, un truc comme ça, puis d'autres sur la jetée avec leur lampe, il fait noir, à 100m un autre encore. Bon ce sont les conditions qui font sortir les officionados, bonne augure. J'envoie, mais dès que le leurre est dans l'eau je mouline pour récupérer la bannière et avoir de suite le contact avec le leurre, il ne faut pas attendre qu'il soit au fond, ou alors il faut rechercher la sèche et le poulpe vous l'avez compris et la technique est alors bien différente. Et je mouline tout doux, deux ou trois coup d'animation, puis rembobinage pour avoir le contact puis lentement, lentement. Il se passe un quart d'heure à ce petit jeux, essayant à chaque lancer de varier un peu la profondeur en gérant après le lancer le temps de contact avec le leurre donnant un idée de la profondeur de celui-ci. 3secondes pour descendre d'un mètre.
Je continue, et là juste après deux ou trois animation donc à une bonne trentaine de mètre du bord, un ostrogoth m'attrape la canne, du style ah ben je te la pique en tirant sur le fil, juste après une animation ou je n'avais pas récupéré le contact avec le leurre, et puis c'est lourd je me voilà moulinant, j'ai férré, je ne sais plus, allez c'est parti le cortisol au plafond, la fréquence cardiaque qui grimpe et ce truc au bout, j'ai accroché. je resserre le frein tout en ramenant, ah ben non ça vient mou puis ça retire et redevient lourd, non, non il y a quelque chose au bout, je vous laisse la suite avec une photo.
Ah le baume au cœur est revenu, ah ben oui c'est bien ça, ah ben oui je ne pèche pas le fond, si au moins j'avais su entendre mon retraité, je n'aurais pas collectionné les capots.
Un lancer, puis un Clac, et zut le leurre est parti mais pas le fil! tant pis ce n'est pas grave le deuxième à 20 balle chaque quand même!.
Il est 21h30, je rentre, les officionados aussi, c'est la discussion avec eux, ah oui du Pion Pion, moi j'aime pas ah ben ceci, ah ben cela, ils ont tous ramené du calamar mais le mien n'est pas le leur, je ne le montrerai que plus tard à l'un d'entre eux, celui qui était à 100 mètres et qui est parti faire de la sèche au port au moment ou j'ai eu la touche. Le mien est le plus gros et de loin, tous ceux que j'ai vu faisaient une bonne quarantaine de cm, mais je vous laisse apprécier le truc visuellement.
J'y suis retourné hier, mais tram trop forte, je n'ai rien fait.
Quelques photos?
La sèche:
Le calamar de Mercredi soir: 60 cm
Sur la balance 880g
Voilà un petite histoire de pèche façon d'essayer de vous divertir pendant ce long hivers au coin du feu.
Le Bandoulier.
Etienne- Le Bandoulier du 66
- Date d'inscription : 04/02/2011
Re: Bichi bachi
Merci pour ce report, ta junte et ton estomac vont se régaler, c'est joliment bon ces bébêtes là
phildemer- Date d'inscription : 02/04/2018
Re: Bichi bachi
dede a écrit:joli récit, moi je les tire au fusil harpon c'est moins compliqué
A la foëne ça marche bien aussi
phildemer- Date d'inscription : 02/04/2018
Re: Bichi bachi
En hivers avec la combinaison et le bonnet?dede a écrit:joli récit, moi je les tire au fusil harpon c'est moins compliqué
Merci pour les commentaires
Etienne- Le Bandoulier du 66
- Date d'inscription : 04/02/2011
Re: Bichi bachi
en hiver c'est plus compliqué c'est vrai quoi que ça se fait ..mais en été je me venge
Re: Bichi bachi
Un régal....tu pourrais nous raconter ta première sortie truite ? au plaisir de te lire....
ALAIN 12- Date d'inscription : 20/05/2013
Re: Bichi bachi
Patrick74 a écrit:a ton age on tire ce qu'on peu
je m'entraine sur les grandes zoreilles
Re: Bichi bachi
là mais j'étais moins loquace au début,ALAIN 12 a écrit:Un régal....tu pourrais nous raconter ta première sortie truite ? au plaisir de te lire....
http://www.forumter.com/t8606-sortie-du-bandoulier
Si tu veux te marrer, j'avais pris la matinée pour ça:
http://www.forumter.com/t14747-affreux?highlight=affreux
Bonne lecture
Etienne- Le Bandoulier du 66
- Date d'inscription : 04/02/2011
Re: Bichi bachi
N'aie pas peur, tu tireras encore à cet âge là, dire que c'est un capital sans limite serait mentir, mais poulpe ou autre on peut encore tirer, on s'applique peut-être un peu plus, on se prépare mieux, mais ensuite l'expérience la justesse rattrapent largement la précipitation et l'enthousiasme excessif d'un plus jeune qui peu conduire à un ratéPatrick74 a écrit:a ton age on tire ce qu'on peu
Etienne- Le Bandoulier du 66
- Date d'inscription : 04/02/2011
Re: Bichi bachi
Chapeau l'artiste. Pour la bête et pour le texte . Faux changer ton pseudo, tu es l' Emingway du 66
Fred51- l'abbé fred
- Date d'inscription : 06/10/2010
Re: Bichi bachi
J'ai beaucoup aimé ! Une autre avec des truites avant le dodo?
Bertrand1- Date d'inscription : 08/09/2014
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