Fermeture du Bandoulier

par **Etienne** Ven 21 Sep 2018 - 13:10

C'était mardi de la semaine dernière, dernier créneau pour moi pour taquiner dame truite. Je vais récidiver à refaire le parcours qui m'a valu tant de capots en début de saison.
Alors toujours pareil, 70 Km à faire environ, sortie du boulot dès que possible (je ne dis pas l'heure) je remonte la Têt comme d'habitude, la route vous la connaissez tous, soit pour y être venu, soit parce que vous avez déjà eu la patience ou l'indulgence de me lire. Hop je sors de la 116, quelques km de moins droits et j'y suis. Je troque ma tenue de ville et de citadin pour celle de pécheur avec mes bottes rafistolées qui tiennent désormais le coup, que ceusses qui veulent en savoir plus: MP.
Là une toute petite demi-heure de marche, à un rythme plus que soutenu motivé par les lieux, par la pèche, par la rivière, par l'isolement, et par les poissons, tout ce qui peut faire courir le pécheur que je suis.
Bon pas de description de mon matériel ce serait de la redite, je suis avec mes vers, pas eu l'opportunité de pérenniser mon élevage de mouches. Par contre mes vers sont gros, plus gros que d'habitude, c'est peut-être lié à la présence de coques de cacahuètes que j'ai incorporé au compost.
Le parcours est connu, petite descente d'abord pour quitter le village, pi on remonte le raidillon et c'est plat, là je fonce, à la limite de la course puis re raidillon, la barrière en fer, c'est plat ensuite ou à peu près, marche soutenue.
Ah j'y suis, il faut descendre, la rivière est là, les niveaux sont bons, pas de vent, il fait beau, conditions idéales sans doute mais tant que je n'ai pas la première touche le doute de faire capot reste entier.
Et le début est bien timide, plusieurs dérives seront sans succès, mal parti? le doute s'installe, dommage pour la dernière sortie, mais la pèche est ainsi, on cartonne et c'est la surprise et d'autres fois c'est le contraire alors que tout nous semble favorable.
Et puis là j'en sens une qui va m'aspirer le vers, un peu plus loin ce sera un peu plus franc, et au fur et à mesure de la soirée les touches se feront plus régulières et plus nettes, faisant de cette dernière sortie quelque chose de très agréable. Ma compagne ne va pas manquer de me téléphoner s'inquiétant régulièrement lors de mes sorties pèche en solitaire, mais dans cette vallée il y a de la 3G, je peux donc répondre. Alors on s'imagine mal le truc, je suis au bord d'une superbe gouille, les pieds dans l'eau sur un petit caillou, juste assez gros pour mes petits pieds, derrière une végétation qui aurait tendance à me pousser vers l'avant, et donc de me déséquilibrer afin de favoriser le bain, la canne dans la main gauche avec l'hameçon qui ne va pas manquer de s'accrocher pendant cette conversation, la main droite occupée à tenir cet engin bien moderne pour moi, et finalement il me faut dans cette position quelque peu acrobatique être rassurant, dire que tout va bien et qu'il n'y a pas de soucis. Cela dure quelques minutes, je range le bazar smartphonique, je récupère la canne décroche l'hameçon de la branche sur laquelle il avait décidé de se réfugier et me voilà reparti.
La rivière ne va m'offrir que des riquettes, mais la soirée avance, la luminosité diminue, et la taille de mes prises va augmenter. Me voilà devant une superbe chute, pas la plus grosse mais de belle taille, Eticou a déjà fait une 28 à cet endroit. Je l'explore donc avec méthode, la fin de la coulée à gauche, la coulée au fond puis à droite, tiens personne? bon alors au ras de la chute en revenant vers la coulée et là hop touche, pas maillée mais de belle taille quand même. Je remets ça au même endroit avec un lombric neuf, et là touche nette lourde, la bagarre commence, ayant maitrisé beaucoup plus gros si vous m'avez lu en juillet, je reste serein, le montage est très solide, donc si je perds ce poisson c'est que le ferrage n'aura pas été correct, et le combat continue, au fond, à droite, à gauche, la belle est pugnace et ne veut pas perdre la partie comme ça, mais elle finira par se rendre. Jolie prise pour moi, adidas comme il se doit, vous avez donc tous compris où j'ai été faire cette dernière sortie.
Le soir commence à tomber, je ferai le trou suivant qui est acrobatique pour son approche sans avoir une nouvelle touche. La nuit est proche, je plie tout mon matériel, petite marche avec le rythme de celui qui revient satisfait et comblé par une belle sortie, j'arriverai au village à la nuit tombé. Une petite heure de taxi, et me voilà à la maison.

Alors comme d'habitude les photos, avec le smartphone mon appareil ayant décidé de déconner une nouvelle fois.

Une des premières: elle est typique du lieu