Ouverture...

Salut tous.

Ben voilà, l'ouverture est faite, et, comme d'hab, j'ai fait aucune photo. Alors, comme c'était quand même bien chouette, je vais tâcher de vous raconter... Spéciale Dédicace à Adrien, grand chef du jour...



A part pour quelques vieux dinosaures blasés (encore que...), ou quelques chanceux qui retournent à la rivière qu'ils connaissent comme leur poche pour choper des truites de 57cm (ceux que je connais habitent généralement à Dijon ), l'ouverture, ça vous a toujours un petit goût de bal des débutantes. Outre la fameuse question du "sais-je encore pêcher ?", la manière dont elle se passe vous pose un carcan psychologique dont il faudra bien 2 mois pour se défaire. Les pongistes qui viennent de perdre 5 points d'entrée à leur service verront de quoi je cause...

Il s'agissait donc d'aborder ça avec calme malgré l'impatience, avec le sourire malgré le monde partout, avec concentration malgré l'apéro. Ambitieux programme...

Avec l'ami Nico, on s'était donc prévu un plan qui, sur le papier au moins, avait tout pour plaire, avec la complicité très active d'Adrien. Au menu : retrouvailles le matin sur le Guiers, au Pont du Curé, et l'après-midi, guidage par Adrien sur un petit ruisseau d'altitude à peu près oublié des pêcheurs, selon lui en tout cas. Restait, vous vous en doutez, à transformer l'essai, pour que ce joli programme ne devienne pas une taulée monumentale, à vous couper la chique halieutique jusqu'au mois de juin.


Départ donc de Lyon, à 9h30 pétantes (eh oui, l'urbain est matinal...), après approvisionnement au marché de la Croix Rousse, une valeur sûre question remplissage de panse et diététisme hirsute. Pas de souci, on y sera pour 11h, grand max ! C'était évidemment sans compter les travaux sur les quais du Rhône, signalés comme de bien entendu 2 km après l'engagement sur la voie... Ah, les bouchons de Lyon, ça c'est de la spécialité qu'on nous envie... Bref, après 3/4 d'heures pour rien, demi-tour, itinéraire bis jusqu'au périph, cool ça roule, 10h30, arrivée sur l'autoroute, haut les coeurs et... re-bouchon. Ma parole, z'ont tous décidé de faire l'ouverture ??? Les cons !!! Illico, sortie, et, après tout, par la Nationale, on finira aussi par y arriver, on est pas pressés, et on est pas là pour se faire emmerder...


C'est donc à midi bien sonnées que nous arrivons en vue du Pont du Curé. Réjouissances apéritives après un monde de brutes automobilisées, ce fut bien chouette de retrouver les copains... Pour l'instant, aucune velléité pécheresse, juste le plaisir de revoir l'eau, d'admirer Léo et je-ne-sais-qui en plein guidage d'un pauvre gosse qui, manifestement, avait déjà suffisamment de mal à se dépatouiller de ce qdijfdfjlsqdfj fsqd de fil de qmdlfjqfqfs sans avoir 2 adultes aux basques à lui dire comment faire, et, pis ! comment ne pas faire... Chouette échange aussi entre vaironneurs, avec cette découverte de la monture-vis-agglo abrasée, made in maison par un copain... pratique pour y coller indifféremment un vairon ou un leurre souple ! En échange, je lui vante les mérites de la monture Lardy featuring by Saugette, dont je compte bien remettre en cause les mérites pas plus tard que l'après-midi même... Echange de canons, d'adresses, de montures, et, euh, comment dire, si on allait voir à l'eau si on y est ???


C'est donc vers les 14h00, une fois les contrôles et re-contrôles dûment effectués par l'ami Adrien (devoir oblige...), que nous nous dirigeons sous sa conduite vers le ruisseau aux mille promesses... Ma parole, ça grimpe rudement !!! Tiens, une plaque de neige... Tiens, une autre... Arrivés à destination, faut se rendre à l'évidence : c'est la montagne haute ! Heureusement, les lyonnais ont prévu d'esquimaudesques équipements... En bordure du ruisseau, la neige tient ses 30 cm, facile... Au moins, ça nous ravigote de voir qu'ici, point de trace d'un frais passage d'un disciple de St Pierre, fût-il de Chartreuse... L'eau est légèrement teintée, à peine (un début de fonte), et un simple rinçage de mimine rappelle qu'elle doit guère dépasser les 4-5°... Ma parole, Adrien a beau être optimiste, on se dit que c'est pas gagné, quand même...

Pour Nico, pas d'hésitation, ce sera toc. Pour Adrien, itou. Il profite d'ailleurs de ce que j'ai, quant à moi, résolument opté pour le vairon, pour essayer la FI pacalesque et son moulin pyrénéen de chez Ducos. Une conjugaison pyrénéo-Massif-Centralienne absolument appropriée à ce petit ruisseau alpin, de 2 mètres de large en moyenne, où pêche amont et grattage de berge allaient à coup sûr s'imposer. Comme quoi, les spécialités locales, c'est encore plus beau quand ça s'exporte, ça s'adapte, ça se transforme, mais ne se perd pas !
Quant à moi, je ne veux surtout pas me hâter. Tranquillement, j'avale un dernier sandwich tout en savourant le plaisir de monter la canne et la monture. Satisfaction simple du passage du fil dans les anneaux, si souvent réitéré, mais si nouveau chaque fois, et si plein d'interrogations... Comment ça va le faire, cette fois ??? Dans la vaironnière, tout semble se dérouler au mieux ; les habitants ont presque l'air de sourire ! Je leur mets un peu d'eau du ru, histoire peut-être de leur éviter le choc thermique post-mortem...

Presque sournoisement, Adrien en profite pour ferrer sa première truite. Oh ! Une pigougne d'au moins 14 cm !!! Elle est bien pâle, et quelques signes évoquent bien davantage le lointain Danemark que la Méditerranée pourtant proche, mais qu'importe ! Elle est accueillie comme il se doit : le bisou, la prière d'aller dire aux copines qu'à cet hameçon, on peut croquer sans grand danger, et retour à la flotte. C'est parti pour les choses sérieuses !


Après une grosse heure de pêche, Adrien a dû en sortir une ou deux autres guère plus gigantesques, et Nico s'y est mis aussi ; quant à moi... rien !!! Pas une touche, pas une tape, pas un suivi, même pas un poisson qui se sauve, rien de rien ! Je commence à m'inquiéter. Le sentant peut-être, les copains me laissent une coulée ultra prometteuse, au courant bien mou, avec un joli fond, des branchages d'un côté, une jolie berge creuse de l'autre... Un authentique rêve aquatique en eau froide... Premier passage, le long de ma berge, avec les pauses qui vont bien, et dandines sur place : rien. Dandine au pied de l'arrivée d'eau, des fois qu'il y ait une cache dessous : que dalle. 2 passages au centre : nib. Bon, on va jouer serrer, et tâcher d'aller se glisser sous la berge d'en face. Balancer avant, balancer arrière, balancer avant, et hop ! Ma monture va se ficher pile-poil derrière LA branche qui trainait par là. Merdre ! Si je remonte doucement, c'est sûr, l'hameçon va se planter pour de bon. Donc, un coup sec, et...

- Nico !

- Quoi ?

- Nico, viens voir !

- Quoi donc ?

- Ferme ta gueule, viens, je te dis !

Il approche, sans comprendre...

- Mais pourquoi tu gardes ta main devant le pif ?

- J'ai un comme un léger souci...

Ecartant la main, je lui expose le problème, éclatant comme le nez au milieu de la figure : ma monture est venue se fiche en plein sur mon nez, et reste là, pendue par un triple, inerte et bête, sans que mes efforts pour l'extraire tout seul comme un grand - et en douce !- n'y aient rien fait. Ca coince !

Evidemment, fou rire.

- Ta gueule. Et n'essaye même pas de sortir l'appareil, ou je te fous à l'eau.

Reprenant son sérieux (quand même, je me dis que ça doit être un peu impressionnant, mais curieusement, je n'ai absolument pas mal, à l'amour-propre excepté...), il examine le problème.

- T'as écrasé les ardillons, non ?

- Ben... Normalement, oui ! Mais là, j'ai beau tirer, ça veut pas venir...

C'est que la monture, cette bougresse, après un petit tour sur la branche, avait aussi fait un petit tour autour de mon tarin...


L'incident est rapidement clos, me laissant pour tout souvenir une petite goutte rouge vif au milieu du nez. Résumons-nous : à part ma modeste personne et quelques racines, après une heure et demie de pêche, je n'ai toujours rien attrapé !!!

Pour mes camarades aussi, le rythme baisse. Enfin, alors que je n'y croyais plus guère, une secousse caractéristique : ferrage de bûcheron, et 20 cm de vif-argent s'agitent au bout de mon fil. Tout de même !!!

C'était le coup d'envoi. Dans les 2-3 heures qui suivront, ce sera 6 ou 7 prises qui s'enchaineront, plus quelques ratées. Aucune mesure de prise, mais elles devaient faire entre 19 et 23 cm... La seule un peu plus grosse (je dirais bien 28, mais les poissons ratés sont toujours les plus gros...) s'est décrochée entre mes jambes, alors que je croyais la partie gagnée. Comme quoi... Mes camarades en font à peu près autant, quoiqu'un poil plus petites, je dirais : le vairon n'est pas toujours couronné de succès, mais au moins, il sélectionne un peu plus la taille que le toc...

En tout cas, avec ces deux-là, quel plaisir de pêcher ! Sur un si petit ruisseau, à 3, ce n'était pas gagné, mais chacun, après avoir fait son coup, passe en tête en contournant les autres, n'hésitant pas à s'arrêter pour commenter un poste, échanger une plaisanterie, lâcher une vanne... C'est à 19h00, la nuit tombante, que nous regagnons les autos, fourbus, mais sacrément contents. Donc voilà, c'est officiel : la saison 2012, c'est parti, et la vache, ça commence bien !

A suivre...

bien mieux que des photos cette ouverture

Super Jojo, et comme souvent j'ai pris un grand plaisir à lire ton ouverture !
J'ai bien rigolé pour le vairon dans la tronche, y a pas qu'à moi que des trucs pareil arrivent !

Que dire de plus, du jojo dans le texte tout simplement .
J'ai pris comme d'hab un grand plaisir à lire ce récit d'ouverture, on s'y croirait vraiment.
Bonne saison jojo, en espérant pouvoir te lire souvent.

oui, mais une photo de la monture piquée dans le nez.... ca peut aussi le faire

un régal comme d'hab

merci pour ton récit Jojo69 , toi et tes potes lyonnais vous vous étes apparemment bien éclatés(le nez) tu as eu du flair sur ce coup là , mais c tant mieux quoi de mieux qu'une ouverture entre potes avec tous ce qui va bien et du poisson au rdv , les heures de bouchons et les kms en valaient bien la peine
fab

jojo69 a écrit:Les pongistes qui viennent de perdre 5 points d'entrée à leur service verront de quoi je cause...

Plus que deux services chacun désormais Jojo....

Saint clou pour le récit

Si tu pescaille avec Pascal, attention au nez, il laisse les ardillons....

on croit y être! merci jojo !

amerigo a écrit:

jojo69 a écrit:Les pongistes qui viennent de perdre 5
points d'entrée à leur service verront de quoi je cause...

Plus que deux services chacun désormais Jojo....

Tiens, oui, c'est vrai... Je viens de faire un tournoi à handicap au
club de l'ALCR, à côté de la maison, que je fréquente autant que
possible, et ça jouait en 35 points, 5 services chacun, d'où la
confusion... Pour la taule, c'est du vécu !!! Faut dire qu'il y a
quelques sacrés bons joueurs...

amerigo a écrit:
Si tu pescaille avec Pascal, attention au nez, il laisse les ardillons....

Terroriste !!!



Merci les amis pour les retours, ça fait plaisir...

Allez, Nico m'a fait passer quelques photos, je vous les mets en prime :


Le contexte...


Mézigue dans ses oeuvres. Même au vairon, le fil dans la main gauche... et les pieds sur les cailloux, pas dans l'eau, hein !!!


Le tout sous l'oeil du garde, équipé d'une drôle de sarbacane.


Une habitante des lieux...


... et sa maison !


J'oubliais : Nico a réalisé une prise rigolote : une musaraigne !!! La coquine s'accrochait dur au ver, qu'elle n'a lâché qu'en voyant le pêcheur, pour aussitôt retourner se jeter à l'eau. J'ignorais que ces bestioles aimaient l'apnée en eau froide...

une musaraigne !!! La coquine s'accrochait dur au ver, qu'elle n'a
lâché qu'en voyant le pêcheur, pour aussitôt retourner se jeter à l'eau.
J'ignorais que ces bestioles aimaient l'apnée en eau froide...

C'est bien ça récit puis photo après. Ca permet de savourer le meilleur en premier.

Superbe tout ça jojo .

En fin d'année il faudra une compilation des posts de JoJo, cela pourrait être pas mal.

Sympa ton récit d'ouverture 2012

dom'ain a écrit:En fin d'année il faudra une compilation des posts de JoJo, cela pourrait être pas mal.

Sympa ton récit d'ouverture 2012

c'est celui qui dit qui fait

encore une ouverture de réussie