Les sens de la truite

Les différents sens de la truite

Quels sont les différents sens que possèdent la truite, le goût, l'odorat, le sens du toucher et l'ouïe dans un milieu agité et bruyant comme le sont les ruisseaux et torrents.
Mais en premier lieu, comme nous parlons de poissons, intéressons nous un peu à la nage. Elle est étroitement liée à la forme du poisson , à la position des nageoires et à son lieu de vie, une carpe n'aura pas la même nage qu'une truite, leur morphologie et leur habitat les ont obligées à s'adapter…

Les différentes nages

  • La nage sur place :

Un poisson a besoin pour se maintenir sur place d'agiter sans cesse ses nageoires, sa respiration qui fait entrer de l'eau par la bouche et ressortir par les ouïes créer un courant qui fait avancer le poisson, il doit donc contrer cet effet, de plus, sa vessie natatoire le ferait flotter le ventre en l'air, il doit donc aussi compenser cet équilibre. Se sont les nageoires paires qui oscillent pour rétablir la position du poisson, c'est un processus complexe ou l'oreille interne, le sens du courant, la pression ou la vue des poissons interviennent, un poisson sonné ou stressé est complètement déséquilibré même dans une eau calme, vous l'aurez certainement constaté lorsque vous relâchez une truite en pratiquant le no kill….

  • La nage ondulante :

L'anguille est le type même de poisson qui utilise cette nage, qui résulte d'une contraction latérale d'avant en arrière en " s'appuyant " sur l'eau. Le brochet utilise aussi cette nage lorsqu'il parcoure son lieu de chasse. C'est une nage constante. Si le besoin d'aller plus vite ou de se déplacer dans une eau plus rapide, les poissons ne se servent plus de leur nageoires paires qu'ils collent au corps pour avoir une forme hydrodynamique, c'est le cas de la truite. C'est alors la queue qui propulse le corps du poisson en avant en fouettant de chaque côté alternativement. Nous pouvons aussi constater ce phénomène lorsque nous relâchons un poisson dont le combat rapide n'a pas épuisé.

  • La nage filée :

Elle ressemble à la nage ondulante, mais c'est une nage forcée qui donne beaucoup de vitesse au poisson. Quelques coups de queue fouettés suivie d'une " glissade " ou toutes les nageoires sont rabattus pour avoir la meilleure forme hydrodynamique possible. Les truites peuvent atteindre une vitesse de 20 Km en pointe ! C'est une nage adoptée pour les poissons à l'affût, fondant sur une proie qui se présente.

  • Le saut :

Les salmonidés utilisent cette façon de faire pour passer des obstacles, surtout pour remonter sur les frayères, une truite peut franchir environ un mètre, un grand saumon quand à lui peut franchir environ trois mètres. Il est nécessaire que les poissons prennent de l'élan pour atteindre une vitesse suffisante leur permettant de sauter hors de l'eau.


La vue

L'oeil de la truite est l'un des plus sophistiqué chez les poissons, outre la vue monoculaire qu'elle a de chaque côté, elle possède une vue binoculaire sur l'avant. Elle voit les couleurs et peut même en discerner les nuances,la couleur qu'elle distingue le mieux est le rouge, celles qui distingue le moins moins, le vert et le bleu, mais sa vision reste bonne de prés, elle est donc myope!
Sans perdre de vue que, si l'on a quelques notions sérieuses sur la perception qu'a la truite de son univers - univers dont nous pêcheurs faisons partie - on ignore en revanche tout de son interprétation. Mais il est tout de même possible de poser quelques principes généraux.

Dans la nature toute lumière provient du soleil. Pour la truite il en est de même, à cette différence majeure près que le rayon de lumière, après avoir percé l'atmosphère, aborde un milieu radicalement différent : le milieu liquide, qui lui oppose sa propre densité.

A l'instant où il pénètre dans l'eau, le rayon subit une réfraction, Chacun d'entre nous a pu observer ce phénomène, par exemple en plantant verticalement un bâton dan l'eau : la partie submergée du bâton semble "pencher".

L'intérêt de ce phénomène pour le pêcheur de truites est prépondérant, il permet de déterminer l'angle de vision de la truite. En effet, si les objets passant à la verticale, oiseau en vol par exemple, lui parviennent avec une concordance parfaite avec le réel (la truite voit l'oiseau tel qu'il est), à l'inverse plus les objets sont situés près du sol de la berge, plus ils sont déformés, écrasés en quelque sorte. Il existe même un angle mort où sa vision est nulle.

L'odorat

La truite possède un sens de l'odorat très développé, on pense même qu'il est supérieur à celui du chien, qui, pour comparaison, est 10000 à 20000 supérieur à celui de l'homme !! Un saumon ou une truite de mer est capable de sentir sa rivière à des kilomètres.
En rivière, une truite est capable de sentir l'odeur d'une larve, ou même des composants chimiques dégagés par l'éclosion de larves, elle sait donc avant même de voir ces nymphes qu'il est l'heure de se mettre à table ! Elle sent l'odeur du ver, de la teigne, mais aussi du tabac qui reste sur vos doigts, de la crème solaire, anti moustique et autres parfums inhabituels qui se solderont bien souvent par un refus, ces odeurs n'étant pas naturelles.

Des essais faits sur des truites en bassin, montrent qu'elles adoptent un comportement de recherche de nourriture quand on introduit dans l'eau à faible concentration des acides aminés, acides que l'on retrouve sur la peau des asticots, des teignes, vers et qui se dissolvent dès qu'ils sont dans l'eau. Il est donc important de changer régulièrement son appâts afin qu'il reste le plus attractif possible et ne soit pas délavé par l'eau.

Certains pêcheurs ont pour habitude de se frotter les mains avec le sable de la rivière, pour s'imbiber de son parfum…

L'ouïe

Bien que le milieu ou vit la truite est très bruyant, elle perçoit les sons, grâce a son oreille interne. Elle est capable de reconnaître les sons anormaux de sa rivière. Longtemps la croyance voulait que la truite soit sourde, puisqu'elle n'a pas d'oreilles !
Mais la truite possède deux systèmes lui permettant d'entendre et de détecter des vibrations. Un premier système sui se trouve dans la tête lui permet d'entendre le bruit proche ou non des objets, une cuiller qui tombe à l'eau, un insecte sur le film de l'eau…. La truite ne vous entends pas parler, mais elle entend parfaitement le bruit de vos pas qui déplace les galets, le pied qui casse une branche….Ce système est complété par la ligne latérale qui elle capte les vibrations dans l'eau. Ces terminaisons nerveuses sont capables de détecter le mouvement d'une larve, de celui de votre cuiller, leurre ou vairon qu'elle repérera avant même de l'avoir vu ! Les truites sont capable de distinguer les vibrations anormales de leur milieu.

Le sens du toucher

La peau des poissons serait sensible, mais bien sur, ne s'exprimant pas , difficile d'en apporter une preuve certaine. Des terminaisons nerveuses qui enregistrent la douleur sont présentes, mais ont-elle vraiment une bonne efficacité, la truite ressent-elle la douleur? Affirmer que oui ou le contraire est certainement utopique, mais après quelques constatations, je me risquerai à dire oui. N'empêche que si, dans un bac ou aquarium, peuplé d'un ou plusieurs poissons, vous versez un peu de chlore ou autre produits agressifs (corrosifs), les poissons auront une nage affolée et désordonnées, qui rappelle celle de quelqu'un fou de douleur....
Mais nous en revenons toujours au même constat, les poissons ne parlent pas pour dire ce qu'ils ressentent.

La truite possède donc divers sens qui sont fonctionnels, contrairement à ce que l'on pouvait croire il y a peu.....Ce qui devrait conduire certain à ne plus qualifier les poissons comme compagnon de jeu, à moins que l'on puisse mettre en évidence un goût prononcé de la truite au masochisme!


Le Pétsu.